Chère Maîtresse,
Hier mon fils rentre de l’école les yeux encore écarquillés de stupeur. « Tu sais quoi ? Aujourd’hui, on avait une remplaçante et … et elle était… » Je sens qu’il hésite à dire le mot. « Elle était punk ». Voilà, le mot est lâché et il le regarde se tortiller par terre sans trop oser y croire.
« Comment ça, elle était punk ? » je demande en riant. « Eh bien, punk avec les cheveux roses fluo sur le dessus, rasés sur le côté, et des piercings partout. » Chère maîtresse, comprenez son étonnement. Depuis 12 ans que nous fréquentons l’établissement, nous avions été habitués à plus de classicisme. Je commence par appeler la cantine pour vérifier le menu. Non, pas de champignon hallucinogène dans l’omelette. J’envoie un whatsapp au groupe de parents pour vérifier les dires des autres enfants. Non, mon fils n’a pas fumé son cahier de grammaire. Tous confirment : la maîtresse est une punk. Mais attention, précisent-ils : une punk sévère mais très gentille.
Ah, chère maîtresse, j’aurais tant aimé être dans votre classe aujourd’hui, pour admirer la tête des bambins étourdis par aussi peu de conventionnalisme. Merci de briser les codes, merci de bousculer les clichés, merci de leur apprendre à ne pas juger. J’ai connu des armoires à glace ingénieurs en énergie atomique, des blondes pulpeuses experts comptables, des petits gars de 1.40 ceinture noire de karaté, et maintenant des excellentes maîtresses punks et très sévères. Merci pour cette leçon, et pour octobre rose, toutes en cheveux roses !