Jour 19

Chère Maîtresse,C’est officiel, les enfants sont en vacances, de bien étranges « vacances ». Voilà déjà 3 semaines que nous, les parents, avons repris tant bien que mal le flambeau de l’enseignement. Il y a eu des larmes et des erreurs, de la joie, de l’ennui, des vagues d’angoisse aussi. Ce dont je suis sûre, maîtresse, c’est que vous pouvez être franchement fière de nous. Parce que quand même, on y est arrivé, pas vrai ? Et tant pis si ce n’est pas parfait. Et il y a une autre chose dont je suis sûre aussi. Si les parents peuvent un temps remplacer l’école, l’école, elle, ne pourra jamais être remplacée. Jamais. Car rien ne vaut un secret échangé à la récré, un mot que l’on passe sous les bureaux en murmurant « fais passer », un chat perché exalté, des fous rires dans les escaliers. Rien n’égale un œil jeté sur la copie du voisin, une dispute pour un rien, quitte à se bastonner un peu et ensuite rigoler. Rien n’a plus de saveur que les copains, les vrais, ceux qu’on serre et qu’on pousse, ceux dont on se souviendra encore dans vingt ans en riant. Chère maîtresse, les…

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Jour 18

Chère maîtresse, Quelle délicieuse journée j'ai passée. Aujourd'hui tous les enfants ont travaillé, sans crier ni trépigner... Dire qu'il faut attendre la veille des vacances pour que le miracle arrive... J'ignorais que mon fils savait travailler de manière aussi concentrée. Même le tout petit a fait son coloriage sans moufter... Et figurez-vous que j'ai même été bichonnée: un verre de Coca par-ci, des M&Ms par-là... Tout aurait été merveilleux si cela n'était pas allé avec une 2nde angine en 15 jours et un hérisson dans la gorge. Les mauvaises langues diront qu'enseigner me rend malade... Mais du fond de mon lit me vient une idée diabolique... Pourquoi ne pas un petit peu prolonger ? Surjouer? Demain, chez le médecin, je demande un arrêt... "Ah, les enfants, je suis bien fatiguée... Papa va gérer, je ne peux me lever..." Qui n'a pas déjà eu la fièvre du contrôle de maths? Alors c'est décidé, une fois cette fièvre passée, je continuerai à la jouer, comme si de rien n'était.. Et quelles délicieuses vacances je vais enfin passer, au lit, avec un livre, et des enfants parfaits !

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Jour 17

Chère Maîtresse, Je ne suis pas bien sûre de comprendre le message que vous m’avez envoyé ce matin. « Chers parents,Voici déjà plus de 15 jours que vous êtes devenus professeurs. Bravo pour cet exploit, sublime illustration de notre vieux proverbe : « Quand on veut, on peut ». Les vacances sont dans 3 jours, et il est grand temps de vous avouer quelque chose… Tout cela n’était qu’un vaste poisson d’avril. Un vrai de vrai. Nous voulions savoir, nous, les professeurs, si vous en étiez capables. De quoi ? D’éduquer vos enfants, de les faire progresser, de prendre tout en main. Jamais nous n’aurions imaginé que cela fonctionnerait. Avouez, cette histoire de virus, c’était quand même fort de café ! Et vous y avez vraiment cru ? Eh bien bravo ! Quelle performance exceptionnelle ! Vous avez bien travaillé, ah, ça oui. Tous les jours, vous êtes venus charger consciencieusement les œuvres de vos petits. On voyait bien vos mains qui tremblaient parfois sur les corrigés. Votre vision de l’enseignement en sera à jamais changée. Vous ne critiquerez plus, vous serez dévoués, vous accompagnerez les sorties, vous vous émerveillerez chaque jour du travail que nous accomplissons au quotidien. En…

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Jour 16

Chère maîtresse, Aujourd’hui c’était Verdun… J’étais très étonnée, passer des Huns à Verdun, c’est quand même peu commun. J’ai eu beau lire et relire le programme du jour, cela n’y était pas. Et pourtant je vous l’assure, aujourd’hui c’était Verdun… La guerre a explosé pour un vulgaire jouet que trois enfants se disputaient. L’enfermement, le confinement, le mauvais temps, voilà comment un conflit naît. Il faut dire, les parents interdisent toute activité ! « Qui veut faire du base-ball dans le salon ? Et accrobranche sur la rampe ? Du skateboard dans l’escalier ? » Non, non et non, c’est toujours non… Sous mon regard effaré, trois enfants se disputent un jouet, s’avancent menaçants, portant sur le front une mâle assurance…Ils partent à trois, mais par un prompt renfort d’animaux Schleich et de munitions, ils se voient 300 en arrivant au front. Les voilà qui attaquent, les projectiles volent, des lions, des schtroumpfs, des loups, des ours, et même un pangolin. Et qu’ils se tirent les cheveux : « C’est à moi, je te l’ai dit ». Je vois, sous mes yeux terrifiés, le canapé poussé, une embuscade se tendre. Un autre se tapit derrière le gros ordi. Un farfadet…

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Jour 15

Chère maîtresse,C’est lundi, le temps est gris et le cœur aussi… Et en plus, il y a géographie… Non pas que je n’aime pas… C’est juste, comment dire ? Après 35 cartes muettes interactives de l’Europe à remplir, je ne sais toujours pas placer la Bulgarie… Dans ma tête, c’est une vraie macédoine, tout se mélange, alors que mon fils, lui, maîtrise déjà par cœur la carte des Etats-Unis… Alors, le cœur en berne et la géo avec, je cherche un coin tranquille pour consulter Facebook en paix… Bien sûr, les toilettes... Et là, c’est le déclic. Une épiphanie. Notre papier toilette a pensé à tout et me hurle de sa langue blanche : « WELCOME IN LONDON ». Sauvée par du PQ, qui l’eut cru ? Mon cœur palpite, mon esprit s’emballe, j’entends Baudelaire lui-même m’inviter au voyage. « Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble!” Mes mains fébriles s’emparent du rouleau. Ah, chère maîtresse, nous voilà partis ! De la géo mais sac au dos ! « Les enfants, prenez vos gourdes, attachez vos ceintures, on décolle ! ». Ils me regardent éberlués. « Maman est zinzin, non ?" Mais non, maman est…

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Jour 13

Chère Maîtresse, Hélas, c’est samedi… Et maintenant, que vais-je faire ? Les enfants errent dans la maison, s’excitent, et je m’ennuie… Pour me consoler, je vous ai concocté un poème, que vous recopierez dans le cahier rouge et illustrerez pour la rentrée, merci. La maman ayant trimé d’arrache-pied Se trouva fort dépourvue Quand samedi fut venu… Pas un seul petit exo de maths ou d’histoire-géo… Elle alla crier famine, Chez la maîtresse, sa voisine, La priant de lui prêter Une dictée pour subsister Jusqu’à la semaine nouvelle. « Il faut m’aider, lui dit-elle, Les enfants crient, c’est infernal, Il me faut toutes vos annales ! » La maîtresse est pointilleuse, c’est là son moindre défaut. « Où étiez-vous à la dernière sortie de classe ? Dit-elle à cette ennuyeuse. - Nuit et jour, à tout venant, je bossais, ne vous déplaise. - Ah, vous bossiez, j’en suis fort aise. Eh bien ! Jouez, maintenant !

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Jour 12

Chère maîtresse, Si vous saviez comme je suis fière de ma nièce ! Je ne peux que vous partager sa réflexion d’une immense maturité. Pour une enfant de 8 ans, vous ne sauriez la lire sans en être étonnée. Figurez-vous que son institutrice leur demande tous les matins de rédiger une pensée du jour. Apprendre à penser, n’est-ce pas la spécificité du pays des Lumières ? Je ne peux qu’applaudir cette initiative. Par les temps et les virus qui courent, c’est d’autant plus important ! Pensons à tous ces pauvres enfants confinés, enfermés dans leurs pensées. Voilà donc ma nièce face à sa pensée du jour. La réponse est admirable : « Je n’aime pas la pensée du jour. Je n’ai pas d’idées, et elle est inutile. » N’est-ce pas d’une grande sagacité ? Un esprit obtus y verrait une once de lassitude mâtinée d'insolence. Que nenni ! « Nous sommes nos choix », disait Sartre. Vous comprenez la puissance de cette opposition ? A 8 ans, cette enfant a tout compris. Il y a du Sartre dans son non et surtout beaucoup d’audace: la force d'exister. Dans ce « je n’ai pas d’idées », je note également une référence…

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Jour 11

Chère maîtresse, aujourd'hui, j'ai fait un affreux cauchemar. Mes mains sont encore moites, mon cœur palpite trop vite. Trigonométrie...Rien que son nom me glace le sang. A quoi sert vraiment cette matière imprononçable? Parce que franchement, au bureau, hormis les ORL, je ne vois pas bien qui parle de sinus (et cosinus) à la machine à café... Seulement voilà. Aujourd'hui, j'ai eu une révélation. Les cieux se sont ouverts devant moi et m'ont parlé trigo. Aujourd'hui, nous avions musique. En ligne. Via whatsapp. Quel rapport ? Ah, chère maîtresse, ne soyez pas si terre-à-terre. C'est une question de plan ! Imaginez. Vous êtes flûtiste. Vous prenez votre téléphone, vous le posez sur le pupitre, vous jouez, le prof voit, le tour est joué. Plan 2D. Remplacez le pipeau par une batterie... Le plan 2D coince, on ne voit rien. Et vlan, sinus et cosinus, les Laurel & Hardy de la géométrie... Imaginez: quel triangle tracer entre la batterie, le téléphone, - qui doit la voir entièrement-, et le pupitre, le tout en restant audible ? Mes mains redeviennent moites, mon cœur palpite trop vite. Parce que quand on achète une batterie, on ne pense pas à la prendre au format…

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Jour10

Chère maîtresse, la répétition est à la base de la pédagogie... Vous saviez? Je suis sûre de vous l'avoir entendu dire... J'en ai fait mon expérience. Grammaire du matin, chagrin (c'est un adage populaire bien connu). Exercice sur le verbe: "Souligne le verbe en rouge et donne son infinitif". Jusque là tout va bien. On attaque la 1ere phrase: "Tous les jours je fais de l'activité physique". Comme mon fils me l'explique, un verbe est une action, donc on souligne "activité". CQFD... 2e phrase (ciel, il y en a 10): "Nous sommes dans le jardin". La question fuse: "Maman, c'est quoi l'infinitif de sommes? Sommer? " Je lui lance un air déconfit... N'a-t-on pas conjugué plus de 15 fois les verbes être et avoir? Dans l'ordre, le désordre, à l'endroit et à l'envers? La répétition est à la base de la pédagogie. Je soupire, j'ouvre le cahier de leçons, page ETRE & AVOIR, je mets le doigt sur le verbe ETRE. "Et donc, c'est quel verbe?" "Euh... nous sommes..."Silence. "Euh, je suis?"... Je tapote nerveusement sur ETRE: "Nous sommes, ça vient de quel verbe?". "Je sais! Avoir!" Je prends ma respiration. La répétition est à la base de la pédagogie.…

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Jour 9

Chère maîtresse, quelle histoire, cette première vidéo-classe ! Il fallait voir la tête de mon fils quand il a appris. Dès le matin, il avait la banane d'une oreille jusqu'à l'autre. A 11 heures pétantes, il piaffait devant l'ordi. "Et on allume comment?" Ben là, c'est simple, t'as tout éteint...Et qu'il tire sur les fils, branche et débranche. Le voilà enfin, casque et micro chaussés, à se fendre la poire, hilare. Des petites têtes apparaissent à l'écran. On se salue, on crie de joie, on se fait signe: "Coco, t'es là, t'as pas changé dis donc ! " A croire qu'ils s'étaient donné rendez-vous dans dix ans, même jour même heure même pommes ! Le cours commence: l'invasion des Huns. J'aurais plutôt misé sur celle des CM1. 25 petits sauvages tordus de rire hennissent à l'écran et s'agitent dans tous les sens. Le déferlement des barbares en temps réel! Ils en oublient même qu'ils ne sont pas en classe. Depuis le couloir, je vois le mien taper discrètement sur l'icône de son copain: "Pstt…" L'autre ne répond pas. Forcément. Un peu plus fort… "Arthuro". Toujours rien. Air désespéré de l'intéressé qui continue à faire de grands signes à l'écran. Comment…

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Jour 8

Chère maîtresse, Le lundi c’est piscine… La seule activité qui ne fasse pas partie de la liste du jour, et la seule que mon fils veuille absolument faire : « Mais si, le lundi c’est TOUJOURS piscine ! » Devant la houle qui grondait dans ses yeux, on a donc rempli la baignoire, vidé une cartouche d’encre dans l’eau, et collé les coloriages poissons de PS autour. Et voilà le grand aquarium de Paris en direct dans la salle de bains. Pendant ce temps, le petit trépignait : « On dit que je suis le dauphin, ok ? Et toi, le requin ! Et toi Maman ? Euh, la baleine ! » Côté timing, c’était le Titanic. Le navire a pris l’eau… 1h de préparation, 30 minutes de sport, 2h30 de rangement (passer la baignoire à l’effaceur, c’était bien le plus long)… Il était 15h quand j’ai refait surface et jeté l’éponge sur la dictée et le calcul… Mais il y avait toujours le programme de PS à entamer. L’atelier « transvasement de petits objets » était une superbe idée, mon fils a adoré, puis on a mis deux heures à ramasser les lentilles éparpillées de tous côtés… Vous seriez…

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Jour 5

Chère maîtresse, Veuillez m’excuser de ne pas vous avoir écrit hier, j’étais clouée au lit par une vilaine fièvre déguisée en angine... Comme quoi, 3 jours d’école à la maison ont eu raison de moi.. Plus que 30… Je vous laisse imaginer dans quel état vous me retrouverez…Probablement au bout du rouleau, je vous laisse choisir vous-même duquel nous parlons. Comme dit l’adage, quand le prof n’est pas là, les élèves dansent. Avec leur père aux manettes (et pas que de la console), les enfants ont terminé le programme de sport jusqu’à fin 2022… Je crains néanmoins qu’ils n’aient pas vu les très belles fiches de positions de yoga que vous nous aviez envoyées et aient opté pour un sport un peu plus “musclé”… Basket de 9 à 10, trampoline sur les lits, plongée sous-marine dans la baignoire– il paraît même qu’ils y ont vu une baleine…- et 2km à pied dans les escaliers… Ce qui au final fait beaucoup d’escaliers, et pour moi, un mal au crâne renforcé. Peut-être trouverez-vous aussi vaguement une ombre d’exercice dans le cahier, si tel n’est pas le cas, je vous saurai gré par avance de votre compréhension. Mais le père est à tout…

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Jour 3

Chère maîtresse, Après 3 jours et 350 lectures du Grüffelo, au programme de PS, je crois en avoir enfin compris la substantifique moëlle. Bon sang mais oui, bien sûr, comment n'y avais-je donc pas pensé? Moi qui ne voyais là qu'une gentille fable dans laquelle une petite souris sait se montrer plus forte qu'un gros monstre abruti… Plus j'y réfléchis, plus je vous félicite d'avoir choisi une telle oeuvre pour éveiller les consciences de nos enfants et surtout de nos fils. Tout m'a d'un coup sauté aux yeux! Grüffelo est un livre sur l'EMPOWERMENT féminin, c'est évident. UNE souris rencontre dans les bois UN renard (symbolisé par sa longue queue), UN serpent (pas besoin d'expliquer), un HIBOU (ce prédateur nocturne) et UN monstre CORNU, sorte de licorne maléfique et idiote au symbolisme évident. Et cette souris, si petite soit-elle, saura leur faire croire à chacun qu'elle va les dévorer. Terrorisés, ils fuient tous et la laissent enfin en paix savourer une noisette (version moderne de la pomme d'Eve). Que de références! Bibliques (David et Goliath, Adam et Eve), littéraires (Barbey d'Aurevilly et ses diaboliques), cinématographiques même (Le bon, la brute et le truand)! C'est un régal! Ah, si vous saviez,…

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Jour 2

Chère Maîtresse, 2e jour d'école à la maison, j'ai l'impression d'avoir fait ça toute ma vie. Et dire qu'un instant j'appréhendais. Le mardi, c'est dictée à tous les étages, à croire que les maîtresses se sont passées le mot. Mon fils était hilare: "Trop fastoche, j'suis ceinture noire!" De fait il m'a mise KO... Cet enfant a la droite de Mohamed Ali, j'ai toujours su qu'il était très fort... On a eu beau écrire abeille vingt fois, elle est restée amputée du e. C'est toujours mieux pour elle que de l'aile... Et puis, sans e, c'est plus joli. Mon fils réinvente Perec, c'est un grand artiste. Au dixième coup néanmoins, j'en reste touchée coulée. L'abeille coule, c'est bien connu. On passe à la dictée en allemand. "Parfait, je dis, c'est quoi le thème?" Les animaux. Bien. A croire que les allemands aiment compliquer les choses... Der Elefant et die Giraffe, c'est à perdre son latin! Je corrige en rouge, en note pour la maîtresse: "girafe prend un seul f, c'est tout de même la base... " Je rigole moins devant le Warzenschwein... Au Scrabble, c'est mot compte triple, et si le W compte double, tu exploses le compteur. Si Perec…

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Jour 33

Chère Maîtresse, Eh bien voilà, c’est bientôt la rentrée… Je suis bien sûr en extase à l’idée de reprendre ma mission d’enseignante, j’apprends tellement auprès de mes enfants. Néanmoins, j’ai une petite faveur à vous demander. Voilà, cela me gêne un peu, d’autant qu’on vous a peut-être dit que j’adorais chanter. Mais par pitié, épargnez-nous, ne donnez plus de chansons à apprendre. Ce programme de PS me stresse, vous n'imaginez pas ! La première semaine, nous avons chanté en boucle « Une poule sur un mur ». Nous avons picoré du pain dur toute la semaine, en lavant le linge, en passant la serpi, en prenant le bain, et même en dormant. La 2e semaine, nous avons travaillé le « rock’n’roll des gallinacés » (un mot bien inutile au demeurant). On a eu du « cot cot cot codet » à toutes les sauces, mon fils ne retenant que cette phrase, une fois, deux fois, mille fois, et je me suis surprise à la chantonner en rythme en bossant lundi, toute seule derrière mon ordi…Et mon aîné aussi, quand il faisait pipi... Et la dernière semaine, « pomme de reinette » m’a mis sur le tapis. Alors bien sûr, je…

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