Chère Maîtresse,C’est officiel, les enfants sont en vacances, de bien étranges « vacances ». Voilà déjà 3 semaines que nous, les parents, avons repris tant bien que mal le flambeau de l’enseignement. Il y a eu des larmes et des erreurs, de la joie, de l’ennui, des vagues d’angoisse aussi.
Ce dont je suis sûre, maîtresse, c’est que vous pouvez être franchement fière de nous. Parce que quand même, on y est arrivé, pas vrai ? Et tant pis si ce n’est pas parfait. Et il y a une autre chose dont je suis sûre aussi. Si les parents peuvent un temps remplacer l’école, l’école, elle, ne pourra jamais être remplacée. Jamais.
Car rien ne vaut un secret échangé à la récré, un mot que l’on passe sous les bureaux en murmurant « fais passer », un chat perché exalté, des fous rires dans les escaliers. Rien n’égale un œil jeté sur la copie du voisin, une dispute pour un rien, quitte à se bastonner un peu et ensuite rigoler. Rien n’a plus de saveur que les copains, les vrais, ceux qu’on serre et qu’on pousse, ceux dont on se souviendra encore dans vingt ans en riant.
Chère maîtresse, les devoirs sont remplaçables, mais l’école, elle, ne l’est pas, car elle est bien plus que ça. L’odeur de la colle en pot, d’un polycopié, le bruit des ciseaux, la peur des contrôles, les rires et la récré, la poussière de la craie. Maîtresse, je ne veux pas que l’école ne devienne pour mes enfants qu’un écran et un micro. Profitez de vos vacances, mais revenez-nous vite, en chair et en os. Et d’ici là, il y aura bien quelques chroniques !