C’est un petit arbre qui n’a l’air de rien, tout seul au milieu du jardin.
C’est un arbre qui me tend la main, m’appelle de ses feuilles, s’il te plaît, viens vers là, j’ai un secret à te conter.
C’est un arbre qui a dix ans. Il a été planté il y a déjà longtemps, le jour où… le jour où… le jour où on lui a demandé de vivre pour ceux qui ne le feraient pas. Une vie d’arbre contre deux souffles trop fragiles, une vie de feuilles pour les raconter au vent, encore et encore, une vie de racines parce que les absents font partie de nos vies, même si on ne les voit plus, ils sont là, invisibles et pourtant ils tiennent tout.
J’ai caressé son tronc, j’ai parlé à ses feuilles, j’ai fermé les yeux pour l’écouter chanter et je l’ai trouvé beau. Cet arbre est la vie qui vainc une nuit bien noire. Cet arbre est majestueux car il parle d’espoir.
Le 15 octobre est la journée du deuil périnatal, un deuil mal connu et toujours très tabou. Cet arbre n’est pas mon arbre mais je l’ai rencontré. Et je lui souhaite la plus jolie des vies.