JOUR 56
Chère Maîtresse,
Je n’ai pas tenu plus de deux jours, à croire que je ne peux plus me passer de vous… Mais enfin, c’est trop tentant… D’abord, parce que demain, c’est le 11 mai, celui que tout le monde attendait (la bisette à mon frère qui fête son anniversaire). Et comme dit l’adage, « en mai, sors quand il te plaît ! » Ensuite parce que pendant ce confinement, avec mon fils, on a appris beaucoup de vocabulaire. Il faut vous l’avouer, j’adore les expressions désuètes comme « se casser la binette », « être Gros-Jean comme devant », ou autre confiseries françaises. Seulement voilà… L’expression qui a le plus marqué mon fils est malheureusement : « ce sera la fête du slip », une phrase bien malheureuse qui m’a, comme qui dirait, échappée… Il ne s’en est pas remis, presque autant que le gars qui s’appelle On et qui a un phare, c’est dire… Et comme il l’a dit lui-même, « Maman, le 11 mai, c’est sûr, ce sera la fête du slip !» Alors de fait, j’ai hâte de voir. Demain, ce sera comment ? La fête du slip, tout le monde qui se précipite dans les rues dès la première heure pour respirer l’air frais, en pyjama ou en culotte, vite vite on est pressé, après deux mois confinés ? Ou au contraire, les gens se regarderont-ils tous en coin, genre « le premier qui tousse je le montre du doigt », osant à peine sortir, à peine se sourire ? Ah chère maîtresse, adieu une nouvelle fois, j’arrête de vous écrire, c’est promis… Jusqu’à la prochaine fois !
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