11 novembre 2018
C'est très exactement ce jour-là que mon roman est né. Mes petits garçons à Munich, devant un champ de coquelicots. 1 coquelicot pour 1 soldat. Ils étaient tous jeunes et pleins d'avenir. Ils n'en ont eu aucun. Mon fils de 8 ans était rentré de l'école très excité. Il était alors à l'école française, en Allemagne. Une école qui vogue entre deux langues et deux cultures. "Maman, tu sais, aujourd'hui, on a parlé de la guerre, et Paul a raconté une belle histoire. - Ah oui? - Dans son grenier, il y a deux casques. Un à pointe, et un tout rond. Eh bien, ce sont les casques de ses deux arrière-arrière-grands-pères qui sont morts à Verdun. Je ne sais pas pourquoi cette histoire m'a bouleversée à ce point. Peut-être parce que je ne savais pas dire si elle était tragique ou sublime. Ces deux hommes-là, qui ont aujourd'hui le même petit-fils. Morts pour rien. J'habitais en Allemagne depuis 4 ans, 10 ans aujourd'hui. J'ai su qu'il me fallait un sujet franco-allemand. Un fil entre les deux villes de mon coeur, Aix-en-Provence et Munich. J'ai cru que je trouverais ce fil dans la première guerre mondiale. J'ai lu des livres…